Les Méduses
2023-2024 (extrait de la série)
[FR] Aujourd'hui les images naissent au creux de notre main et s'infiltrent dans nos yeux. Leur déferlement perpétuel nous plonge dans un état de flottement. Attirés comme des insectes par la lumière, nous nous retrouvons figés, sous hypnose. Peu à peu, le corps s'étiole et se dissout, seuls les doigts et les yeux s'activent encore pour pénétrer ce monde virtuel, miroir déformant de la réalité. L'écran palpite sous nos yeux médusés, entraînant la désincarnation de soi et du monde.
La série "Les Méduses" traite de l'hyperconnexion aux écrans, omniprésents dans notre quotidien, et explore les sensations qui naissent de notre rapport au monde digital. La profusion des images qui défilent sous nos yeux induit une distorsion du réel et une saturation de l'esprit. Sous l'emprise de l'objet, le corps se paralyse, se fragmente, s'oublie. Nous entrons ainsi dans une forme de mutation. Métamorphosés et absorbés par cette éternelle lumière, nous sommes pris au piège, minuscules face à l'image qui remplit le temps et l'espace de nos vies. Entre un visage devenu spectral et un monde évanescent, se glisse pourtant une surface qui n'est que matière, tangible et fragile, elle s'hybride avec le réel.
Les méduses ce sont ces rectangles lumineux qui nous distillent leur venin hypnotique, mais ce sont aussi les êtres qui les regardent, dépossédés de toute sensation physique, flottants et dérivants sous une lumière bleue.
[EN] Nowadays, images appear in the palm of our hand and seep into our eyes. Their endless surge plunges us into a state of floating. Attracted like insects by the light, we find ourselves frozen, under hypnosis. The body withers and dissolves, only the fingers and eyes are still active to penetrate this virtual world, a distorting mirror of reality. The screen pulses in front of our dazed gaze, leading to the disembodiment of oneself and the world.
The series “Les Méduses” (Jellyfish in french) deals with hyperconnection to screens, omnipresent in our daily lives, and explores the sensations that arise from our relationship to the digital world. The profusion of images that pass before our eyes leads to a distortion of reality and a saturation of the mind. Under the influence, the body becomes paralyzed, fragments and forgets itself. We are thus entering a form of mutation. Metamorphosed and absorbed by this eternal light, we are trapped, tiny in front of the image that fills the time and space of our lives. Between a face that has become spectral and an evanescent world, however, slips a surface which is only matter, tangible and fragile, it hybridizes with reality.
Jellyfish are these luminous rectangles that distill their hypnotic venom into us, but it is also the beings who look at them, dispossessed of all physical sensation, floating and drifting under a blue light.














